La société moderne a conditionné notre rapport au médicament. Des chercheurs ont montré par exemple que l'emballage commercial augmente l'efficacité d'un médicament contre un emballage neutre. Hervé Javelot retrace l'histoire de cette relation. En effet, nous ingérons depuis toujours des substances non nutritives et désagréables au goût. Les médicaments occupent une place prépondérante dans notre société : ils dépassent le simple objet de science pour devenir des produits industriels et politiques. Cela s'est notamment cristallisé autour des scandales de la Dépakine et du Mediator. Au quotidien, d'autres sujets agitent les patients, comme le placebo, les génériques et l'homéopathie.

En s'appuyant sur son expérience et sur des études internationales, l'auteur décrypte l'ampleur du phénomène, ses dérives et ses accomplissements, en se concentrant notamment sur la psychiatrie avec l'exemple des antidépresseurs. Au-delà de notre santé, nous cherchons en effet à améliorer notre cognition. Cela conduit à la prise de substances comme la caféine ou des drogues. Des scientifiques ont montré que la nicotine augmente l'attention et la mémoire chez les personnes qui ont de faibles performances à ce niveau. Des patients atteints de TDAH ou de schizophrénie ressentent également ces effets procognitifs.

Les patients se font prescrire à tout-va des médicaments et l'auteur appelle à repenser ce système qui s'emballe pour prescrire autrement, moins quand c'est possible, ce que de récentes études laissent entendre.
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